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Promouvoir la productivité : l’adoption de l’IA générative par les entreprises canadiennes

Promouvoir la productivité : l’adoption de l’IA générative par les entreprises canadiennes

Ce rapport est une étude approfondie de l'adoption de l'IA générative par les entreprises canadiennes.

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Business Data Lab

La baisse de la productivité et du niveau de vie au Canada a été qualifiée de situation « d’urgence » par la Banque du Canada.

L’intelligence artificielle générative (IAg) représente une opportunité générationnelle d’inciter à la productivité en aidant les entreprises canadiennes, et leurs travailleurs, à accélérer la production et la qualité de leurs biens et services. Alors pourquoi 73 % des entreprises n’envisagent-elles pas encore d’intégrer cette technologie transformatrice dans leurs activités?

Découvrons-le en explorant les points saillants de notre dernier rapport, Promouvoir la productivité : l’adoption de l’IA générative par les entreprises canadiennes.

Définir l’IA générative

Sources : Microsoft; Accenture.


Le problème de la productivité au Canada


La productivité de la main-d’œuvre est le produit intérieur brut (PIB) créé par heure travaillée. Plus le PIB par heure est important, plus la productivité du pays est élevée.

La productivité du Canada est non seulement à la traîne par rapport à de nombreuses économies comparables, mais elle a aussi récemment décliné. Il n’en a pas toujours été ainsi. En 2000, la productivité du Canada était supérieure à la moyenne de l’OCDE. Pourtant, au cours de la dernière décennie, elle n’a augmenté que de 0,9 % par an.

PIB par heure travaillée, avec homologues internationaux

Sources : OCDE, analyse du Laboratoire de données sur les entreprises.
Remarque : Indice (2007 = 100). Dollars constants US 2015 PPA. Les zones ombrées correspondent aux récessions.

Qu’est-ce qui se passe? La stagnation de la productivité du Canada est le résultat des facteurs suivants :

  • La faible concurrence au sein des secteurs.
  • Une mauvaise utilisation de la main-d’œuvre hautement qualifiée du Canada.
  • Une part plus importante de petites entreprises moins productives.
  • La faiblesse des investissements des entreprises dans les machines et équipements (M&E) et dans la recherche et le développement (R&D).

PIB par habitant, par rapport aux autres pays

Source : Haver Analytics, analyse du Laboratoire de données sur les entreprises.
Remarque : Indice (T1 2007 = 100). Les zones ombrées correspondent aux récessions.

Le lien entre la productivité et le niveau de vie

Le PIB par habitant est une mesure courante du niveau de vie d’un pays. Bien qu’il ne soit pas parfait, il constitue un moyen simple de comparer la prospérité matérielle de différents pays.

Une faible productivité signifie que les travailleurs ne produisent pas les biens et les services de manière efficace, ce qui entraîne une baisse des salaires, une diminution des recettes fiscales pour les services publics et potentiellement moins d’emplois à l’avenir.

Pour en savoir plus, lisez l’édition de ce mois-ci d’Enjeux politiques de la Chambre du Canada sur la productivité.


Les premières entreprises à adopter l’IA


L’IAg est en passe de devenir un catalyseur de changement positif et de croissance de la productivité, et son accessibilité et ses applications croissantes laissent peu d’excuses aux entreprises canadiennes pour rester sur les lignes de côté.Heureusement, certaines entreprises sont des précurseurs. Environ 1 entreprise sur 7 (14 %) figure parmi les premiers adeptes de l’IAg.

% d’entreprises, tous secteurs confondus

Source : Analyse du Laboratoire de données sur les entreprises basée sur l’Enquête canadienne sur situation des entreprises de Statistique Canada; 13 327 entreprises interrogées en janvier et février 2024.

La taille de l’entreprise, son âge, son secteur d’activité et son statut en matière de commerce international sont des facteurs déterminants dans l’adoption de l’IAg :

Les grandes entreprises (100 employés et plus) sont presque deux fois plus susceptibles d’adopter l’IAg que les petites entreprises (1 à 99 employés).

Une entreprise émergente sur cinq (10 ans d’activité ou moins) adopte l’IAg, contre une entreprise mature sur dix.

Les entreprises de l’industrie de l’information et de la culture sont en tête de l’adoption de l’IAg avec 31 %, suivies par les services professionnels (28 %) et la finance et l’assurance (23 %).

Les exportateurs de biens et de services sont les premiers à adopter l’IA, avec respectivement 24 % et 48 %.

% d’entreprises par taille de l’effectif qui « utilisent déjà » et « prévoient d’utiliser ».

% d’entreprises par âge qui « utilisent déjà » et « prévoient d’utiliser ».

% d’entreprises par secteur d’activité qui « utilisent déjà » et « prévoient d’utiliser ».

% d’entreprises par activité internationale qui « utilisent déjà » et « prévoient d’utiliser ».



La valeur commerciale de l’IAg


Parmi les 14 % d’entreprises canadiennes qui utilisent déjà l’IAg ou prévoient de le faire, la raison dominante n’est pas de remplacer les travailleurs, mais d’accélérer le développement de contenu créatif (69 %) et d’accroître l’automatisation des tâches sans réduire le nombre d’employés (46 %).

Fait intéressant, et probablement réconfortant pour les travailleurs d’aujourd’hui, seulement 13 % des entreprises qui utilisent l’IAg la valorisent spécifiquement pour l’automatisation des tâches afin de remplacer les employés.

% de répondants ayant affirmé « utilise déjà » ou « prévoit d’utiliser » l’IAg, par secteur d’activité.

Source : Analyse du Laboratoire de données sur les entreprises basée sur l’Enquête canadienne sur situation des entreprises de Statistique Canada; 13 327 entreprises interrogées en janvier et février 2024.



Atteindre le point de basculement


En nous fondant sur deux scénarios d’adoption, « lent » et « rapide », nous prévoyons que l’IAg par les entreprises canadiennes atteindra un point de basculement de 50 % d’adoption d’ici trois à six ans. Si cela peut sembler rapide, ce n’est probablement pas assez vite pour suivre le rythme des leaders mondiaux, comme les États-Unis et la Chine.

Selon Google Trends, le reste du monde s’intéresse davantage à l’IA que le Canada. Non seulement cela, mais des enquêtes mondiales d’IPSOS ont révélé de façon consécutive que les Canadiens étaient moins bien informés et plus nerveux au sujet de l’IA que les citoyens de la plupart des autres pays.

Sources : Analyse de Laboratoire données sur les entreprises à partir des données de Statistique Canada ; Enquête sur les technologies avancées, Enquête canadienne sur la situation des entreprises.
Remarque : Scénario rapide P(t)=1/(1+exp(-0.62(t-2.92))); Scénario lent P(t)=1/1+exp(-0.40(t-5.69)))

Historiquement, l’avantage du pionnier est incroyablement important dans l’adoption des technologies. Les premiers à l’adopter bénéficient souvent d’un avantage concurrentiel sur leurs rivaux en lançant des produits et des services de qualité supérieure, en s’assurant des ressources et en établissant des normes industrielles. D’un point de vue commercial, Microsoft affirme que le rendement moyen du capital investi est de 3,50 $ pour chaque dollar investi dans l’IA.

Selon le rythme d’adoption, au cours des 10 prochaines années, l’IAg pourrait accroître la productivité du Canada de 1 à 6 %.

PIB par heure travaillée selon un scénario d’adoption « rapide » et « lent » de l’IAg.

Sources : Analyse du Laboratoire de données sur les entreprises basée sur les données de Haver Analytics, les recherches de McKinsey & Company ; Rapport de l’Université de Stanford ; Blog de Microsoft.
Remarque : La productivité a été calculée à l’aide d’un taux de croissance annuel moyen composé sur cinq ans (2017–2022). Un scénario d’adoption lente suppose une croissance annuelle moyenne de la productivité de 0,1 %, et un scénario d’adoption rapide suppose une croissance annuelle de 0,6 %. Ces prévisions sont basées sur l’adoption et les gains de productivité au niveau mondial.



Les obstacles à l’adoption de l’IAg


Compte tenu du RCI potentiel pour les entreprises, plus les avantages économiques à long terme de l’IAg, qu’est-ce qui empêche davantage d’entreprises canadiennes d’adopter l’IAg? Plus d’un tiers des entreprises (35 %) déclarent embaucher des travailleurs ayant des compétences techniques, suivi de près par l’accès aux ressources financières pour investir dans les nouvelles technologies (33 %).

% d’entreprises ayant répondu « plutôt difficile » et « extrêmement difficile ».

Source : Analyse du Laboratoire de données sur les entreprises, basée sur l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises de Statistique Canada. 15 963 entreprises interrogées en janvier et février 2023.

Lorsqu’il s’agit d’adopter ou d’incorporer de nouvelles technologies :

  • Les petites entreprises ont moins de difficultés à réorienter leur stratégie et processus opérationnels, à recycler leurs employés ou à intégrer de nouvelles technologies dans leur infrastructure technologique existante que les grandes entreprises.
  • Les petites entreprises ont plus de difficultés à accéder aux ressources financières pour investir dans les nouvelles technologies que les grandes entreprises.

Les recommandations à l’intention des entreprises et du gouvernement


Compte tenu du potentiel de l’IAg à susciter une croissance de la productivité, ce qui profitera en fin de compte à tous les Canadiens, il est essentiel que les entreprises et les décideurs politiques collaborent pour accélérer une adoption à plus grande échelle.

Il est essentiel que les entreprises canadiennes expérimentent avec l’IAg. Les entreprises peuvent commencer avec des projets pilotes à petite échelle pour valider la faisabilité et l’impact de l’IAg avant de passer progressivement à des initiatives plus importantes basées sur des démonstrations de faisabilité réussies.

Notre principale recommandation pour le gouvernement est de montrer l’exemple et de tirer parti des avantages de l’IAg. Le gouvernement peut également aider à relever les défis auxquels les entreprises sont confrontées dans l’adoption de l’IAg en investissant dans des programmes qui permettront d’améliorer les compétences des travailleurs dans l’ensemble des secteurs public et privé, et en fournissant les outils, les ressources et le soutien financier nécessaires aux petites et moyennes entreprises.  

Pour consulter la liste complète des recommandations à l’intention des entreprises et des décideurs :

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